Archive pour juin 2011

Leadership (déf.)

Vendredi 17 juin 2011

compétences

FICHE COMPETENCE CLE DU GROUPE. - Mesurer les compétences d’un salarié - Libellé long (30c) : Leadership.

Définition :
Entraîne son équipe, ses collaborateurs à se dépasser, à aller au-delà des résultats qu’ils auraient spontanément obtenus et les implique plus fortement que leur seule motivation initiale.

Définition des niveaux d’évaluation :
Niveau 1 : Attribue des tâches, des rôles à ses collaborateurs. Fixe des objectifs, s’assure de la mobilisation des moyens, contrôle l’exécution et les résultats. Rappelle les consignes en cas de besoin.
Niveau 2 : Transmet des instructions et donne les explications nécessaires. S’assure de la capacité de ses collaborateurs de réaliser les tâches demandées. Apporte un soutien, fournit des moyens complémentaires si nécessaire.
Niveau 3 : Donne des explications. Mesure l’intérêt à la tâche, la motivation de ses collaborateurs. Adapte son action pour renforcer l’implication de chacun. S’engage à fournir les ressources nécessaires pour atteindre les objectifs. Inscrit son action dans la durée, construit un projet de développement avec chacun de ses collaborateurs.
Niveau 4 : Inscrit son action dans la politique et la stratégie de son entité. Communique sa vision des finalités et des relations de travail. S’assure en permanence de l’adhésion des collaborateurs aux grands objectifs de son entité.

Trions, mes frères !

Jeudi 16 juin 2011

La perfection d’un outil de pouvoir ne se mesure pas tant à son raffinement technique qu’à sa parfaite adaptation économique. (Olivier Razac, Histoire politique du barbelé, 2000)

tri

Marc ne mange plus de viande, ne consomme plus que sa propre production de légumes et a perdu douze kilos en neuf mois, vraisemblablement à cause d’une allergie aux agents irritants contenus dans les peintures biologiques qui recouvrent ses murs. Sa barbe hirsute, son épouvantable maigreur et la pâleur de sa peau lui donnent l’apparence d’un sidaïque en phase terminale. L’une de ses voisines, une sexagénaire dont le mari est mort d’un cancer de la prostate l’année précédente, le regarde avec compassion à chaque fois qu’elle le croise dans la cage d’escalier. Une lueur libidinale perverse dans le fond de l’œil, elle tente par douze fois de l’inviter à boire le thé. Il trouve l’énergie de refuser mais craint de perdre patience. Pour éviter de croiser la fâcheuse, Marc s’enferme chez lui. Il passe les trois jours suivants à démonter pièce par pièce : son téléviseur, son micro-onde, sa machine à laver, sa chaîne hifi, son téléphone portable. Et sept supplémentaires à accoucher d’une théorie radicalement nouvelle sur les mutations anthropologiques inhérentes à l’introduction de l’écologie dans la sphère domestique. Ses cheveux tombent par poignées et il perd six dents. Il y voit le signe de la désagrégation de l’homo œconomicus et de l’avènement d’un homme nouveau. Il convient de préciser ici que Marc est d’un naturel optimiste.

Ô mon bordel natal

Jeudi 16 juin 2011

O mon bordel natal

« Oui, alors puisque le Far-West c’est fini, il faut m’y prendre autrement, il faut que ça paie. Le bordel industriel avancé regorge. Il faut vous décider à m’en donner un peu, parce que si vous continuez à nous en promettre sans nous en donner, à susciter toute cette abondance de misérables désirs, il vous viendra de plus en plus de pauvres, ô mon bordel natal, et des moins arrangeants que moi. Voilà pourquoi vous crèverez tous. » (Jean-Patrick Manchette, L’Affaire N’Gustro, 1971)

Un nombre humain

Mardi 7 juin 2011

Tripalium

« Envie d’exploser. Elle frissonne. Elle fait durer. Son sexe palpite. Elle fait durer. Elle chasse un insecte de la main, puis un autre. Elle a l’impression qu’ils sont des centaines autour d’elle. Sur elle. En elle. Elle promène le dos de l’index sur sa joue, infinie douceur. Puis son doigt rencontre une protubérance spongieuse et elle se souvient. A partir de là, ses yeux grands ouverts sur le ciel ne voient plus que les flammes de l’enfer. Celui de son trouble, le souvenir de sa virginité perdue et les expériences de Peter Dahan sur son corps au cours des vingt-huit dernières années. Les violences, la folie et les visages déformés par la douleur. Elle fait durer. L’équilibre est instable mais il perdure. Les puces à ADN implantées dans son tronc cérébral et son système nerveux s’agitent un bref instant, mais elle parvient à rester maîtresse de ses cellules. Elle fait durer. Presque femme, pas tout à fait machine. Humaine. Ou plutôt : in-humaine. Être de chair et de sang puisant à la source du Progrès. Utopie calcinée. Elle voit la pourriture, les taches brunes sur son abdomen et le long de ses cuisses. Elle connait la destruction progressive de son système immunitaire sous les coups de boutoir des nanomachines. La lente dégradation de ses organes vitaux, en même temps que son cortex connaît une expansion vertigineuse. Elle sait qu’il ne lui reste plus longtemps. »

(Source image : Alexios Tjoyas)